Attention la chronique d’aujourd’hui va être un déluge de superlatifs tellement My Wilderness de Piers Faccini est sublime, merveilleux, extraordinaire. A coup sûr un album qui marquera 2011 (2012, 2013 …).
Parmi les 11 titres folks admirables, découvrons The Beggar & The Thief, son élégance rare (pas celle liée à l’apparence mais celle qui vient de l’intérieur), son ouverture sur le monde, sa générosité et ce petit plus, glissé délicatement dans chaque morceau le faisant passer de très bon à admirable, qui se matérialise ici sous la forme de cette trompette « soft & smooth » aux sonorités du Sud incroyablement vibrante. Rien à dire, c’est juste parfait !
« c’est un peu comme quand John Lennon est mort, ou JFK, ou peut-être Martin Luther King : c’est comme un grand trou qu’on ressent » Steve Wozniak, cofondateur d’Apple (AFP, 6/10/11)
Sauf que Lennon, JFK et Martin Luther King étaient engagés pour une société meilleure, plus juste. A chaque époque ces icônes de culture populaire.
L’ampleur et la tonalité des réactions qui ont suivi l’annonce, dans la nuit de mercredi à jeudi, du décès de Steve Jobs, a de quoi étonner. L’émotion suscitée confine à la ferveur religieuse. A croire qu’on est passé du succès marketing au culte de la personnalité. L’Humanité (7/10/11)
...voir au fanatisme.
Dans le flot des éloges funèbres déversés après l’annonce du décès de Steve Jobs, depuis jeudi 6 octobre, bien peu de voix discordantes auront rappelé, par exemple, qu’Apple est un contre-exemple écologique et social quant aux conditions chez ses sous-traitants. zdnet.fr (9/10/11)
Et la réaction de Richard Stallman, père du logiciel libre et ouvert :
Richard Stallman, le pape du logiciel libre, créateur de la Free Software Foundation, a cependant indiqué en quelques mots, sur son site personnel, à quel point il abhorrait le fondateur d’Apple et ce qu’il représentait. « Steve Jobs, le pionnier de l’ordinateur conçu comme une prison cool, mise au point pour supprimer leur liberté aux idiots, est mort », n’hésite-t-il pas à dire, avant de paraphraser le maire de Chicago : « Je ne suis pas content qu’il soit mort, mais je suis content qu’il soit parti. » 01net.com (10/10/11)
Allez, pour terminer, un petit extraits des Guignols toujours aussi pertinents.
Artiste anglais très pluriel, Anthony Joseph, né à Trinidad, a fondé un groupe de "voodoo punk", The Spasm Band, avec lequel il en est à son troisième forfait sous la forme de ce Rubber Orchestras parfaitement...orchestré, entre soul, funk, jazz et pointes d’un rock sauvage
Jamais démonstratif, le Spasm band fait dans la sobriété et en s’aidant de cuivres (le très free She is the sea auquel des guitares torturées mettent fin), ou en "africanisant" son propos (le dépaysant Griot qui ouvre l’album), signe des morceaux de qualité, animés donc par ces cuivres divers, au spectre large. Les longs formats de ses titres n’influent en rien sur la valeur de Rubber orchestras, qui fait aussi dans le jazz remuant sur Started off as a dancer ou la fusion soul-rock sur Bullet in the rocks. Et même sur les durées les plus osées (Money Stan), le résultat, hautement musical, s’avère être à la hauteur du talent et de l’expérience du bonhomme et de ses acolytes. C’est aussi le cas sur un Speak the name plus vif, au groove funk imparable, l’énergie rock du sextet insufflant un plus à prendre en compte. Ca fusionne en jouant juste et sans excès, avec maitrise, et la fin du disque tiendra elle aussi ses promesses, qu’il s’agisse de Damballah, très afro, ou de Generations, psyché et acidulé, qui ouvre une brèche 70’s dans le panel du groupe et parvient à nous tenir en haleine sur plus de dix minutes.
Varié et cohérent, l’opus mérite donc l’écoute et révèle, pour ceux qui ne le connaitraient pas, un artiste recommandable, allié à des "complices" eux aussi performants.
Piers Faccini c’est le genre de personne qui pourrait vous énerver rapidement, vous rendre un peu jaloux et envieux. Vous savez le type qui ne se contente pas de son charisme, de son talent, de sa voix au timbre très particulier et évidemment de sa belle gueule. Non le Piers est aussi charmant et consciencieux. Il est venu avec un micro pour sa guitare et assurer ainsi d’avoir le meilleur son possible. Perfectionniste et généreux. Il parle son, technique sans prétention, sans mettre la pression. Juste l’envie de faire au mieux. On va arrêter là, car on vous le dit, cela pourrait presque nous rendre jaloux. http://www.lecargo.org/spip/piers-faccini/session-319/article7567.html