Une plongée dans le Birmingham prolétaire d’après guerre (la première !), coincé entre bookmakers gangsters, communistes révolutionnaires et police prête à tout pour les arrêter.
La série, diffusée depuis septembre 2013 sur BBC Two, s’inspire de la véritable histoire des Peaky Blinders qui tiraient leur nom des lames de rasoir qu’ils cachaient dans la visière (peak en anglais) de leurs casquettes.
Et pour ne rien gâcher, la riche BO fait la part belle à Nick Cave, The White Stripes et Tom Waits (écouter sur Deezer ou Spotify).
ATTENTION SPOILER : Il est préférable d’avoir vu les 8 premiers épisodes de la saison 4 avant de lire ce post.
Après plus d’un an d’attente, la 4è saison a débuté mi juillet. Avec la saison 3, nous avions quitté un Walter White au terme de sa mutation : du prof de chimie des débuts qui peine à assumer sa nouvelle activité (saison 1) en passant par le duo Mr White/Heisenberg (saison 2 et 3), notre anti-héro est désormais devenu un vrai méchant qui s’assume froidement. No more half measure !
I am the one who knocks !
"You clearly don’t know who you’re talking to, so let me clue you in : I am not in danger, Skyler. I am the danger. A guy opens his door and gets shot, and you think that of me ? No ! I am the one who knocks !" Cornered - Épisode 6
Si Walt endosse désormais pleinement le costume du bad boy version quinquagénaire, cela implique forcément des dommages collatéraux. De sa femme Skyler qui doit à présent blanchir son argent à Jesse qui se bat contre ses démons pendant toute la première partie de la saison, c’est tout un écosystème qui sombre.
Il en résulte des scènes d’anthologie comme seul Breaking Bad peu en offrir, à l’image de la scène du kart où l’on voit un Jesse au fond du gouffre rentrer chez lui après le "travail" au labo : pour éviter de rester seul et faire face à ses démons, il entretien une faune qui finit par le dépasser. Note : Ne pas tenir compte du début de la vidéo avec les petites cuillères, c’est la fin de la scène précédente
Cette saison est donc une nouvelle étape pour la série : nous avons définitivement basculé du côté obscur et aucun retour n’est plus possible... du pur roman noir. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on s’approche tranquillement de la fin de la série qui se terminera avec la saison 5. Mais n’est-ce pas à sa capacité de s’arrêter à son apogée qu’on reconnait une œuvre culte ?
Edit 24/12 : Ce best of est non exhaustif et subjectif... comme d’habitude !
Breaking Bad : No more half measure !
La série diffusée depuis janvier 2008 sur la chaine américaine AMC, chaine du câble considérée comme la nouvelle HBO, atteint des sommets pour sa 3e saison. "Écriture au couteau, atmosphère étouffante, de grands passages en roue libre qui ajoutent encore à l’atmosphère, des confrontations magnifiques... et toujours ce désespoir drôle (source)" à quoi j’ajouterai une photo ultra léchée... A mon goût la meilleure série des ces dernières années. Plus d’infos...
Pour ceux qui n’ont pas suivi : dans cet extrait, on retrouve Walter, le prof de chimie qui s’est mis à produire des méthamphétamines, et Mike, l’homme de main du big boss.
En 2010, il fallait aussi voir Treme sur HBO et son état des lieux de la Nouvelle-Orléans post Katrina au travers de musiciens, dj radio, historien de la ville ou Mardi Gras Indians. Comme d’habitude avec le duo David Simon/Eric Overmyer (The Wire/Sur écoute, The corner...) on retrouve, en toile de fond, un regard objectif et sans fard sur la société américaine. plus d’infos...
Suspicion, solitude, paranoïa, manipulation... Dans la veine des séries conspirationnistes, il y a de quoi faire mais à l’inverse des autres séries, dans Rubicon, il ne se passe rien. Une ambiance année 70 inspirée des Trois Jours du Condor de Sydney Pollack avec Robert Redford, peu d’action, un seul coup de feu, une paranoïa ambiante le tout noyé dans un océan d’incertitude. Cet objet unique en son genre n’aura pas convaincu le public et, tout comme pour Carnivàle il y a quelques années, il n’y aura donc pas de suite... dommage.
Mais 2010, c’était aussi Mad Men (saison 4) et son Don Drapper toujours en quête d’identité, Dexter (saison 5) dont beaucoup auraient préféré que tout s’arrête dans la salle de bain de la fin de la saison 4, True Blood (saison 3) d’Allan Ball, le créateur de Six Feet Under, qui devient de plus en plus illisible, Boardwalk Empire (saison 1), fresque historique sur le monde de la prohibition d’Atlantic City produite par Martin Scorese en personne, United States of Tatra (saison 2) et ses multiples personnalités qui n’atteint pas le niveau de la 1ère saison (plus d’infos)...
3 ans après son long métrage This Is England, Shane Meadows pousse le récit plus loin en réalisant, avec Jack Thorne (qui a plusieurs épisodes de Skins à son actif), une mini-série de 4 épisodes diffusée en septembre sur BBC Channel 4.
L’action se déroule en 86, 3 ans après le fin du film, en plein Thatchérisme, un an après la grèves des mineurs et en pleine coupe du monde au Mexique où l’Angleterre va se faire éliminer par l’Argentine.
C’est l’Angleterre prolétaire, celle qui s’est pris Margaret Thatcher et son libéralisme dévastateur de plein fouet, celles dans anciens skins apolitiques qui se sont fait récupérer par les nationalistes, celle de Sheffield au nord, celle des grandes désillusions des années 80...
This Is England ’86 est donc une suite qui a su conserver l’âme du film, tout en explorant de nouvelles thématiques et en utilisant d’autres personnages. Cela dit, bien que le mélange humour/drame fonctionne toujours, la noirceur du récit devient par moment difficilement gérable. Cette mini-série est d’une qualité incontestable, mais s’adresse à un public averti. Ce n’est pas un défaut, mais c’est un élément important à ne pas négliger quand on se lance dans la découverte de cette œuvre. (Source)
Treme, nouvelle série de David Simon (The Corner et sa suite The Wire/Sur écoute, Generation Kill) sur la Nouvelle-Orléans post-Katrina sort HBO (Six Feet Under, Carnivàle...) aujourd’hui.
"C’est à travers les yeux des « petites gens » que la série veut raconter La Nouvelle-Orléans, apaiser ses douleurs, mais surtout montrer la force de sa culture, ciment le plus solide pour soutenir la reconstruction. A coups de scènes inspirées, Treme s’annonce, conformément à nos attentes, comme une grande série d’auteur." telerama.fr, 6 avril 2010.
Après The Wire et Generation Kill, David Simon et Eric Overmyer préparent "Treme" sur HBO : La Nouvelle Orléans 3 mois après Katrina, version corruption, musique et Amérique des laissés pour compte...
Walter White, professeur de chimie cinquantenaire, vit avec sa femme enceinte, son fils handicapé et son utopie de partage de la connaissance avec ses élèves adolescents et apathiques. Lorsque qu’il apprend son cancer du poumon en phase terminale, tout bascule. La nouvelle le sort de la torpeur de son quotidien et il décide d’utiliser ses connaissances pour mettre sa famille à l’abri : il va préparer des méthamphétamines.
Breaking Bad est dans cette (plus ou moins) nouvelle veine de série dont les personnages sont des gens normaux à qui il n’arrive rien d’extraordinaire. Pas de président des Etats-Unis en danger pendant 24 heures. Pas d’ile surnaturelle et perdue au fond du pacifique. Pas de planète à sauver. Juste la vie, la vraie vie avec ses choix et questionnements.
La série, acclamée outre atlantique, dérange tellement que même Canal Plus ne s’y est pas risqué et c’est finalement Arte qui vient d’acheter les droits de diffusion de la 1ère saison (la 2e saison est diffusée sur AMC).
Dernière née de Showtime, la petite chaine américaine remarquée pour ses séries "rentre dedans" (Californication, Dexter, Weeds...), United State of Tara raconte l’histoire d’une mère de famille de la middle class américaine et de ses problèmes.
Mais là où Desperate Housewives s’arrête aux épisodes maniaco-dépressifs d’une bande de quadra et Weeds, aux états d’âme d’une Nancy Botwin dealeuse d’herbe, United State of Tara présente le portrait sensible d’une mère (Toni Collette / Little Miss Sunshine) souffrant de trouble de la personnalité multiple qui vient d’arrêter son traitement pour "revivre" et de sa famille décidée à l’accompagner.
Créée par Diablo Cody (artiste protéiforme qui a notamment écrit le scénario de Juno) et produite par Steven Spielberg, la série présente une chronique de vie sans tabou non sans rappeler Six Feet Under (la meilleur série au monde ;) ).
Le générique présente les doubles de Tara : Alice, femme au foyer traditionnelle et parfaite, T, ado délurée au string proéminent et Buck, motard fan de bière toujours prêt à en découdre.
Premier billet d’une suite de 3 présentations de séries TV à ne pas rater (les 2 suivants seront, dans l’ordre croissant d’intérêt, Carnivale et Six Feet Under).
Voici donc le générique de Weeds, série américaine décalée et actuelle où une femme, qui vient de perdre son mari vend de l’herbe pour subvenir aux besoins de sa famille.
Jusque là, rien de mirobolant ! Le truc, c’est qu’elle vit dans une de ces banlieues US aisée et ghettoisée où tout le monde est propre sur lui, a un 4x4 et un jardin bien tondu. Mais très vite on découvre l’envers du décor avec une voisine névrosée au plus haut point, des amis complètement cons et une communauté très standardisée.
La bande son du générique est très révélatrice de l’esprit critique de la série.