En ce jour d’élections, en ces temps de brunisation générale, un doc de l’émission Sur les Docks sur France Culture pour (re-)découvrir Jean Ferrat et une certaine histoire de la fin du siècle dernier et apporter un éclairage important pour comprendre le début de celui-ci...
Allez, haut les cœurs !
A Antraigues sur Volane, Jean Ferrat
Un documentaire de Stéphane Manchematin et Diphy Mariani. Durée 53 minutes
"On l’appelait volontiers, à Sète, le quai de l‘oubli celui où les bateaux en fin de vie rouillaient ostensiblement leurs coques des années durant. Au bout de ce quai lugubre, la nuit, près des voies Sncf abandonnées, quelques caravanes à bout de souffle dans un décor de film noir. Et dans ces caravanes, poussés au bout du bout de la ville, des « marginaux » comme on dit pudiquement, vivent leurs vies d’exclus. De la misère et de la violence bien sûr mais aussi des moments de grâce et de solidarité dans cette micro-société que les automobilistes bien pensants font semblant d’ignorer accélérant pour la plupart, à la vue de ce bidonville dérangeant…"
It was a party like they don’t make them anymore,” said Brigitte Freed, the photographer’s widow, who processed and printed his work for decades. “There was a lot of booze, smoking and womanizing. It really was a ‘Mad Men’ scene.
Quand les stars essaient d’avoir l’air cool, ça ne marche jamais vraiment, ça sent le faux. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Le noir et blanc aidant, les photos de The Impossible Cool traversent les époques de la deuxième moitié du siècle dernier, en capturant l’essence même de grands humains qui en ont été les égéries, que ce soit en art, en musique, en politique ou en cinéma. Un réel plaisir pour les yeux. (Source : fluctuat.net)
Premier titre de l’album Kind of Blue avec John Coltrane, Cannonball Adderley, Bill Evans, Wynton Kelly, Paul Chambers et Jimmy Cobb.
"Kind of Blue est tenu par de nombreux spécialistes du jazz non seulement comme le meilleur album de Miles Davis, mais aussi comme le disque de jazz le plus vendu. De nombreux critiques le considèrent comme le plus grand album de jazz réalisé et le chef-d’œuvre de Davis. L’influence de cet album sur la musique jazz, la musique rock et la musique classique, a conduit les spécialistes de la musique à le reconnaître comme l’un des albums les plus influents de tous les temps." http://fr.wikipedia.org/wiki/Kind_of_Blue
William Paul Gottlieb (28 janvier 1917 – 23 avril 2006) était un photographe et un chroniqueur de journal américain célèbre pour ses photographies classiques des principaux interprètes de « l’âge d’or » du jazz américain dans les années 1930 et 1940. Les photographies de Gottlieb sont parmi les plus connues et de loin les plus reproduites de cette époque du jazz. http://en.wikipedia.org/wiki/William_Paul_Gottlieb
Début 2010, la Bibliothèque du Congrès US (équivalent de notre bibliothèque nationale) a publié sur son compte Flickr l’ensemble des photos de Gottlieb passées dans le domaine public. Ce sont donc quelques 1 600 clichés du jazz 1930s/1940s qui sont librement accessible sur le site de partage.
Robert Frank, né en Suisse en 1924, a émigré aux États-Unis en 1947. Après un début de succès auprès des magazines de mode à New York, il prend la tangente et multiplie les voyages : Paris, Pérou, Londres, Pays de Galles… En 1955, il bénéficie d’une bourse de la Guggenheim foundation qui lui permet de partir, pendant deux ans, sur la route à travers les États-unis. Les images ramenées de ce périple formeront le corpus des Américains.
La première édition paraît en 1958, à Paris, chez Robert Delpire. L’éditeur concevait alors ce titre comme un élément d’une collection destinée à présenter divers pays au public français. Les photos de Frank étaient accompagnées sur les pages de gauche de textes consacrés à la politique et à la société américaine. L’édition américaine, logiquement intitulée The Americans, est publiée en 1959 par Grove Press. La sélection de photos est identique mais les textes français sont supprimés et remplacés par de courtes légendes indiquant les lieux de prise de vues. Une introduction est rédigée par Jack Kerouac, un ami de Robert Frank. Cette “caution” transforme dès lors la perception de l’ouvrage : de documentaire social, The Americans devient l’équivalent photographique des poèmes de la Beat Generation ou d’un solo de be-bop. Cette vision de Robert Frank comme un auteur Beat sera renforcée par son premier film Pull my Daisy (1959) basé sur un texte de Kerouac et dans lequel jouent Allen Ginsberg, Gregory Corso, ou Peter Orlovsky.
Si Les Américains est considéré aujourd’hui encore comme l’un des plus importants livres de photo, c’est qu’il a bouleversé la conception que l’on se faisait de ce type d’ouvrage et a ouvert la voie à de nombreux photographes (en gros toute la street photography américaine). Au moment de sa parution, la modernité photographique est incarnée d’une part par Henri Cartier-Bresson dont Images à la sauvette est paru en 1952. Le Français y met en équation sa notion d’”instant décisif”, à savoir le moment où tous les éléments du cadrage s’organisent dans une géométrie rigoureuse pour produire l’image parfaite. L’instant décisif est donc un formalisme où chaque image existe dans sa parfaite autonomie. L’autre pôle de modernité est représenté par Walker Evans. American Photographs (1938) est le pilier d’une approche documentaire frontale mais auto-réflexive : tout autant qu’un regard sur le rêve américain des gens de peu, ce livre est une réflexion sur ce que peut la photographie.
Si Robert Frank doit sans doute plus à Evans qu’à Cartier-Bresson, il s’affranchit de leur double tutelle. Il photographie des temps faibles : peu d’action dans ses images. Si la volonté documentaire ne peut être niée, Frank use du décadrage, de photos volées signant la subjectivité de l’auteur. La cohérence des Américains réside dans son editing qui relie les photos entre elles dans un montage quasi cinématographique. Le drapeau américain revient comme un leitmotiv tout comme cinq ou six autres thèmes : des voitures, des croix, des cimetières… Dans une sorte de fondu-enchaîné ces motifs se retrouvent et se métamorphosent d’une image à l’autre créant une forme proche de ce que Pasolini nommera “le cinéma de poésie” c’est à dire, une forme où la caméra, le style et les effets ne se laissent jamais oublier pour que puissent se lire les obsessions de l’auteur.