A mille lieues du swing, du bop, du free ou de la fusion, il existe, quelque part dans le nord de l’Europe un jazz plus doux, plus mélancolique, plus lyrique. Ce jazz, c’est le pianiste norvégien Tord Gustavsen, qui le porte et ce depuis 2003 déjà. http://www.arte.tv/fr/3299772,CmC=3306394.html
Et tant qu’a être dans le jazz scandinave, Oddarrang. Enfermé dans aucun style, le quintet de jazz expérimental basé à Helsinki en Finlande crée un univers cinématographique en mêlant le jazz à la musique classique, aux musiques du monde et au post-rock.
31 décembre 2001... c’est best of ! Voici donc l’habituelle sélection parfaitement exhaustive et hautement impartiale (ou inversement !) de ce qui s’est fait de mieux en musique dans l’année.
Piers Faccini - My Wilderness
"Depuis « Leave No Trace » en 2004, Piers Faccini a réalisé 2 albums, « Tearing sky » en 2006 et « Two grains of sand » en 2009. Des albums plutôt bien accueillis, mais dans lesquels on ne retrouvait pas la magie et la sensibilité du premier. Avec « My Wilderness », enregistré chez lui dans les Cévennes, l’artiste anglo-italien nous offre une merveille d’inspiration folk à la Nick Drake ou à la Tim Buckley. On y découvre aussi un artiste aux oreilles ouvertes plus que jamais sur le monde. L’Afrique avec la présence du n’goni sur « Tribe » ou avec des lignes de guitare inspirées d’Ali Farka Touré sur « That cry », l’Italie sur « The Beggar & the Thief », très cinéma italien des 70’s, ou encore l’Orient avec les cordes du très touchant « Three Times Betrayed ». Et c’est avec un plaisir immense qu’on s’immerge dans le monde de Piers Faccini, un monde cartographié sur la cover de l’album, un monde épuré et lumineux qui devient parfois carrément magique comme sur le « Dreamer » illuminé par la trompette d’Ibrahim Maalouf." Source
Anthony Joseph & the Spasm Band - Rubber Orchestras
"Vaudou funk. Le chanteur-poète anglais originaire de Trinidad Anthony Joseph et son bien nommé Spasm Band font appel à toutes les forces invisibles pour élever leur musique. Les textes scandés à la manière d’un Gil Scott Heron, puissants, politiques et bienveillants, en première ligne, profitent du groove implacable du Band à géométrie variable (le joueur de congas Oscar Martinez a rejoint le commando d’élite et caraïbanise quelques compositions). Rencontre de félins, de panthères noires. L’influence dépassée de Gil Scott Heron donc, mais aussi celle de Jimmy Hendrix et de son rock-blues cosmique ainsi que l’afrobeat dévastateur et sexuel de Fela Anikulapo Kuti. Anthony Joseph prend le tout, y ajoute ça d’éthiojazz d’actualité, et en fait un OMNI des plus jouissif. Africanité, mot-musique et psychédélisme 70s’." Source
"(...) Au final cet album reste quand même du Beastie Boys pur terroir. Certains amateurs seront d’autant moins sourcilleux qu’il nous réserve heureusement quelques pépites à l’image de ce Lee Majors Come Again, un Sabotage moderne. Enfin, fallait-il vraiment attendre quelque chose de nouveau ? Un disque de reprises des Guns & Roses ? Au fil des écoutes nécessaires à cette chronique, je commence même à l’aimer ce nouveau Beastie. Eh ho, c’est quand même les Beastie Boys. Alors pas touche." Source
"Amoureux de la global musique de par ses origines personnelles diverses (libanaise, amérindiennes, irlandaise et américaine), Shawn Lee est un adepte du mélange des genres. Ce musicien touche à tout, capable de jouer d’une ribambelle d’instruments, est aussi et avant tout, un fervent défenseur du groove ultime, qui convoque le psychédélisme de l’Inde à se frotter au jazz pour se muter en funk insolent qui vous prend par les tripes et vous cloue littéralement au sol." Source
Diagnostic nous plonge au cœur de l’univers d’Ibrahim Maalouf, univers allant des Balkans aux États-Unis en passant par Cuba et Rio de Janeiro. Mais de ces grands écarts musicaux résulte un album hétéroclite qui ne renoue pas avec les expérimentations des débuts. Reste d’excellents morceaux, à l’image de "Beirut", et un album classé N°1 par la radio TSF Jazz et le magazine Mondomix. Ultime opus de la trilogie (Diasporas en 2007 et Diachronism en 2009), cet album est à recevoir comme le bilan d’un artiste ouvert sur le monde et arrivé à maturité. Vivement son prochain mouvement...
Les photographes du collectif Strange.rs suivent les contestations dans leur ville. http://www.strange.rs
"The 99% are not bound to one people, one place, one country, or even one list of demands. They gather only in solidarity to make a more equitable place for all. Fuck What They Think."
Attention la chronique d’aujourd’hui va être un déluge de superlatifs tellement My Wilderness de Piers Faccini est sublime, merveilleux, extraordinaire. A coup sûr un album qui marquera 2011 (2012, 2013 …).
Parmi les 11 titres folks admirables, découvrons The Beggar & The Thief, son élégance rare (pas celle liée à l’apparence mais celle qui vient de l’intérieur), son ouverture sur le monde, sa générosité et ce petit plus, glissé délicatement dans chaque morceau le faisant passer de très bon à admirable, qui se matérialise ici sous la forme de cette trompette « soft & smooth » aux sonorités du Sud incroyablement vibrante. Rien à dire, c’est juste parfait !
Artiste anglais très pluriel, Anthony Joseph, né à Trinidad, a fondé un groupe de "voodoo punk", The Spasm Band, avec lequel il en est à son troisième forfait sous la forme de ce Rubber Orchestras parfaitement...orchestré, entre soul, funk, jazz et pointes d’un rock sauvage
Jamais démonstratif, le Spasm band fait dans la sobriété et en s’aidant de cuivres (le très free She is the sea auquel des guitares torturées mettent fin), ou en "africanisant" son propos (le dépaysant Griot qui ouvre l’album), signe des morceaux de qualité, animés donc par ces cuivres divers, au spectre large. Les longs formats de ses titres n’influent en rien sur la valeur de Rubber orchestras, qui fait aussi dans le jazz remuant sur Started off as a dancer ou la fusion soul-rock sur Bullet in the rocks. Et même sur les durées les plus osées (Money Stan), le résultat, hautement musical, s’avère être à la hauteur du talent et de l’expérience du bonhomme et de ses acolytes. C’est aussi le cas sur un Speak the name plus vif, au groove funk imparable, l’énergie rock du sextet insufflant un plus à prendre en compte. Ca fusionne en jouant juste et sans excès, avec maitrise, et la fin du disque tiendra elle aussi ses promesses, qu’il s’agisse de Damballah, très afro, ou de Generations, psyché et acidulé, qui ouvre une brèche 70’s dans le panel du groupe et parvient à nous tenir en haleine sur plus de dix minutes.
Varié et cohérent, l’opus mérite donc l’écoute et révèle, pour ceux qui ne le connaitraient pas, un artiste recommandable, allié à des "complices" eux aussi performants.
Omar Souleyman, star syrienne du Dabke (le madison local), "moitié animateur de mariage au look Saddam Hussein vieille époque, moitié icône vivante des souks de Damas" remixe Björk. Ca donne...
Le travail de Bruce Davidson est le parfait exemple qui montre que la photographie est avant tout une histoire d’expériences et qu’il faut parfois avoir vécu un minimum avant de pouvoir saisir des instants de vie. Bruce Davidson a arpenté pendant des années le métro New-Yorkais et en a tiré sa série "Subway" réalisée dans les années 80. Celle-ci dévoile un New York multiethnique à la fois intriguant et souvent au bord de l’implosion. Certains clichés témoignent parfaitement de la violence ambiante qui caractérisait la ville à cette époque. A l’instar des Etats-unis en tant que melting-pot, le métro , protagoniste incontestable de cette série, peut se définir comme un "boiling-pot" : un vivier cosmopolite bouillonnant mêlant hommes d’affaires, dealers, femmes au foyer et chefs de gang.
Bruce Davidson a d’ailleurs déclaré sur ce travail : "je voulais transformer la réalité sombre, dégradante et impersonnelle de ce métro en images qui nous procurent une nouvelle expérience avec la couleur, la sensualité et la vitalité des âmes individuelles qu’il est amené à transporter chaque jour." Par cette phrase, le photographe précise qu’il a voulu aussi rendre des aspects de la vie quotidienne plus anodins à travers ses clichés. Le métro n’est donc pas étudié de façon manichéenne. Bruce Davidson a essayé avant tout de déceler une beauté à part entière qu’elle soit dans le bien ou dans le mal.